Des fossiles de 300 millions d’années
Les fossiles de fougères que l’on peut facilement trouver autour de Frangouille, proche du ruisseau de Rigaussel ou des anciennes mines de Cap Nègre et d’Alzou, datent de l’époque du Carbonifère. Elles ont environ 300 millions d’années.
Il s’agissait de fougères arborescentes, avec un tronc qui pouvaient atteindre plusieurs mètres de haut. Ces fossiles végétaux nous informent sur le climat chaud et humide qui régnait à l’époque en France. Il faut imaginer l’écosystème du Carbonifère comme une forêt équatoriale chaude et humide peuplée d’arthropodes géants (animaux à carapace rigide constituée d’anneaux qui se suivent).
Géologiquement, cette période est caractérisée par la formation de charbon. De vastes tourbières vont se former dans les reliefs et décomposer ces énormes quantités de végétaux, arbres, et mousses, se transformant en marécages. À l’abri de l’air et sous l’effet de bactéries primitives, ces tourbières vont former des poches qui deviendront de futurs gisements particulièrement riches en carbone : le charbon et la houille.
C’est également à cette période que les climats uniformément répartis sur la planète vont se différencier. En France, le plissement hercynien va provoquer l’élévation de reliefs, Ardennes, Massif central (avec les Cévennes dont font partie les monts de Lacaune et de l’Espinouse) et Vosges, tandis que pour la première fois, le plateau Parisien va s’élever au dessus des eaux.
Des empreintes de 250 millions d’années
Sur un axe Ouest-Est, depuis le bois de Failhomme allant vers le Plo Nouguier et traversant la piste de l’Aire Raymond à Cap Nègre, se trouve une zone avec des affleurements rocheux dans laquelle il est possible de trouver des empreintes de petits amphibiens et reptiles datées de la période du Permien. Ces empreintes sont de la même époque que celles visibles sur le site paléontologique de la Lieude (proche du lac Salagou). Un rocher situé au bord de la piste entre l’Aire Raymond et Cap Nègre (rocher qui à maintenant disparu) contenait une très belle empreinte. Photo à venir.
Wikipédia: Le Permien est une période géologique qui a duré de -299 millions d’années à -251 millions d’années. Le Permien appartient à l’ère du Paléozoïque, il est précédé par le Carbonifère. La fin du Permien a été témoin de l’extinction de masse la plus grave de l’histoire de la planète, avec la disparition de 95 % de la vie sous l’eau et 70 % de la vie sur Terre, pire encore que celle qui a condamné les dinosaures des dizaines de millions d’années plus tard.
En Mars 2024, nous avons retrouvé sur la zone décrite ci-dessus, des contre-empreintes (photo de gauche) et des empreintes (photo de droite) de petits amphibiens et/ou reptiles. La pièce de 1 euro permet d’évaluer la taille des empreintes. Ces traces sont extrêmement vulnérables car les couches de roches sont fragiles et victimes à la fois du phénomène d’érosion naturelle (notamment lors des fortes pluies) ou les pierres viennent briser les dalles et les emporter, et des travaux d’entretien et d’utilisation de la piste et des sentiers utilisés par les hommes et les machines.
En bordure du sentier reliant le réseau vert au Mas Dissol (réouvert il y a quelques années par les vététistes) au cœur du Plo Nouguier, a été découverte par un habitant de Frangouille, la contre-empreinte d’un amphibien (identifiée par le V rouge sur la carte IGN). Cette trace serait : « vraisemblablement la trace d’un amphibien Eryopidaé commun dans l’Autuniem (terme utilisé en géologie pour décrire un certain étage stratigraphique du système permien) ». L’empreinte fait maintenant partie d’une collection privée.
Le hameau de Frangouille est construit en partie sur de la ruffe.
La « Ruffe » est le nom local employé pour désigner les terres rouges formées de pélites, une classe de roches sédimentaires détritiques dont les éléments ont un diamètre inférieur à 1/16 mm ou 0,0625 mm. Ces roches sont formées par la combinaison de sédiments argileux et d’oxydes de fer, d’où leur couleur rouge. Datées du Permien (fin du Paléozoïque, de -299 à -251 millions d’années). A cette époque, notre planète n’avait qu’un continent unique, la « Pangée ». Le mot vient de l’occitan rufa, lui-même issu du latin rufus (rouge). On retrouve cette étymologie dans les noms de lieux comme Le Ruffas dans la commune de La Tour-sur-Orb, ou le mas de Rufas dans la commune d’Octon.
