Le bassin houiller de Graissessac et du Bousquet d’Orb forme une bande d’environ deux kilomètres de large, allongée d’Est en Ouest sur une trentaine de kilomètres.
L’extraction dans le bassin commence au Moyen-âge, par des exploitations artisanales à ciel ouvert. Les premiers sites exploités par affleurements et répertoriés sur le bassin seront ceux d’Alzou (1302) et de Cap Nègre (1345). L’extraction de la houille se fait par la suite par des baumes (balme au singulier, signifiant cavité, excavation). Ces ouvrages souterrains (puits et galeries) sont épars, sans régularités et d’extension limitées car menées sans grands moyens et sans vrais dispositifs d’aérage et de drainage ou d’exhaure. Les volumes souterrains réduits et rudimentaires n’ont pas laissé de traces résiduelles visibles lorsque l’exploitation redémarre timidement dans la seconde moitié du XVIIIème siècle.
Panneau visible dans le musée « Graissessac autrefois » (plateau Ste Barbe, Graissessac) animé par l’Association « Des Pierres et du Charbon »
A la fin du XVIIIème siècle apparaît le terme de « mine » qui signifie, pour le bassin de Graissessac, une galerie tracée au charbon ou au rocher à partir du flanc de la montagne.
La première concession, concession de Boussagues, fut accordés à E. Giral. En 1769. Le propriétaire de la concession devait reverser des redevances au roi et au Baron, le vicomte Thésan du Poujol. La concession de Boussagues avait pour limite le ruisseau de Rigaussel et l’Orb. Les sites de la rive droite du ruisseau comme celles de Cap Nègre faisait donc parties de la concession de Boussagues.
La concession du Bousquet d’Orb est accordée le 9 avril 1778 au Marquis De Bermont. Elle avait pour limites la Montagne du Bousquet, la rivière d’Orb, le ruisseau de Cazilhac et le ruisseau de Rigaussel reliant Alzou à la rivière d’Orb. Elle est par la suite rétrocédée à l’abbé Martel. Les sites de la rive gauche du ruisseau de Rigaussel, comme celles d’Alzou, faisait donc parties de la concession de Boussagues.
En 1789 un rapport signale que les mines de la baronnies de Boussagues connues sous le nom de mines de Graissessac, Camplong et Sénégra sont prodigieusement riches. Le charbon de Graissessac est de qualité supérieure, les autres mines donnent du charbon inférieur en qualité mais qui peut servir à divers usages du commerce.
Pendant la révolution, des troubles surviennent au sein du bassin minier comme la rébellion d’ouvrier congédiés qui veulent leur propre exploitation. L’abolition des privilèges en août 1789 entraine un certain nombre d’exactions. Du côté d’Alzou, l’on a pratiqué illicitement plusieurs ouvertures desquelles on a extrait de la houille.
En 1848, les concessions du Bousquet-d’Orb, de Boussagues, de Graissessac et de Saint-Gervais se regroupèrent pour former la Cie Générale des Mines de Graissessac.
Le bassin houiller de Graissessac s’appuie dans presque toute sa longueur entre les Cévennes et la Montagne Noire, sur le versant d’un chaînon de montagne duquel partent plusieurs ramifications séparées par des vallées quelques fois assez profondes et formant plusieurs grandes déchirures qui, en mettant les couches à nu et facilitant leur découvertes, favorisent ainsi l’exploitation des mines. Malgré cette configuration, on voit apparaître dans la seconde partie du XIXème siècle, les premiers projets d’accès aux travaux par des puits verticaux.
La Cie des 4 Mines fut ensuite créée le 7 octobre 1863. La concession de La Tour sur l’Orb est intégrée à la concession du Bousquet d’Orb qui prend le nom de la concession de Ruffas. Cette concession s’étendait à la fois sur les communes de La Tour, du Bousquet, de Lunas et de Dio-et-Valquières.
La fin du XIXe siècle voit l’ouverture des mines de Verrière (1881), de Leenhardt (1882), la réouverture des mines d’Alzou (1895), l’ouverture de Coustières (1898) et le percement Eugène qu’il est impossible, aujourd’hui de localiser.
En 1946, la compagnie des mines fut nationalisée, ce qui donna les Charbonnages de France et son entité les HBCM (Houillères du Bassin du Centre et du Midi). Les année 60, marquent la fin des travaux dans les mines souterraines. Dans un rapport d’avril 1975 (disponible aux archives Départementales de l’Hérault), concernant les puits il est précisé:
- « Arrêt d’extraction de fond le 31 décembre 1964 »
- « Depuis le 30 avril 1967, les travaux du fond sont noyés, l’eau coule par la galerie de Frangouille »
- « L’exploitation fond est définitivement terminé en 1968 »
Dans les années 60, c’est le début de l’exploitation des mines « découvertes » qui durera jusqu’en 1993. Le 1er janvier 2008, c’est la fin de Charbonnages de France après 200 ans d’activités industrielles. Sur le bassin houiller de Graissessac, il a été recensé un total de 516 ouvrages débouchant au jour, il est à noter qu’environ 200 ont disparu dans les travaux de « découverte » ou ont leur débouché situé sous les remblais des imposants terrils et verses.
L’histoire du bassin minier raconté par Jean Tuffou sur France-Bleue Hérault
Dimanche 19 février 2023, Léopoldine Dufour, journaliste de France Bleue Hérault, reçoit Jean Tuffou dans l’émission « Parlez-moi d’ici ». L’invité est auteur de plusieurs ouvrages dont « Les pénitents de mine », « Histoire du bassin minier de Graissessac-Le Bousquet d’Orb », « Veines d’Orb » et d’un spectacle sur la mine la « Cancon de la mine ». Jean Tuffou est aussi l’ancien directeur de l’Office Départemental de d’Action Culturelle et a été Directeur de cabinet adjoint de la ville de Montpellier.
Sur les traces du bassin houiller
Pays Haut Languedoc et Vignobles à édité une plaquette de présentation du bassin houiller de Graissessac au Bousquet d’Orb.
Localisation des mines du secteur Frangouille-Alzou-Cap Nègre
Le hameau d’Alzou
Alzou était le nom d’un petit hameau, proche du hameau de Sénégra, qui a fait parti de la commune de Camplong, de Boussagues puis de La Tour sur Orb. Il était constitué en 1856 de 4 maisons d’habitation. En 1936, 3 maisons étaient habitées, dont une par un couple originaire d’Espagne. Employés par la Compagnie des 4 mines, l’homme était mineur et la femme lampiste. Les derniers bâtiments ont été détruits dans les années 1950 pour laisser la place au engins des mines « découvertes » de Cap Nègre et d’Alzou.
Alzou dans les années 30. Le dimanche, les habitants de Frangouille et de St Xist montent à Alzou pour retrouver leurs amis d’Alzou et Sénégra. Les jeunes gens grimpent dans les wagonnets et s’amusent à se faire promener sur les rails.
Photo de gauche: En arrière plan, le viaduc d’Alzou. Sur la droite, un bâtiment en ruine dans le hameau d’Alzou. En bas à droite, assise, une jeune femme qui deviendra, quelques années plus tard, la marraine de la cloche de l’église de Frangouille.
Photo de droite: Entrée sur le viaduc d’Alzou. Les rails permettaient au charbon extrait des mines de Cap Nègre et de Coustière de rejoindre le Bousquet d’Orb via la galerie d’Orb. A droite un bâtiment du hameau d’Alzou.
En 2024, sont visibles un escalier en béton qui ne mène nulle part, un ancien puits et le cèdre d’Alzou (photo 2023), seuls rescapés du hameau d’Alzou. Cèdre planté en 1919 par Paul Lugagne et sa soeur Madeleine Mazet devant leur maison
Mines du secteur d’Alzou
Une exploitation de charbon de pierre est attestée au manse d’Alzou en 1302, 1332, 1394 (F Pasquier et S Olive “le Fonds de Thésan” A.D.H Tome VIII Montpellier 1913). Celle de Camp Nègre est attestée en 1348, 1376, 1383.
L’exploitation artisanal des mines d’Alzou perdure pendant plusieurs siècles. Au XIXe siècle, plusieurs mines, percements ou galeries sont répertoriés sur le secteur d’Alzou, et pour la plupart, parfaitement localisés grâce aux cadastres napoléonien (1826).
En 1813, le transport du charbon se fait par sac, à dos d’homme ou avec des corbeilles que l’on déplaçait par trainage (corbeilles et sac utilisés jusqu’en 1860) depuis la zone d’abatage jusqu’aux galeries de service où ils sont vidés dans des brouettes ou dans des wagonnets lorsqu’il existe des voies (au départ en bois). En 1813, dans la mine d’Alzou, un manœuvre fait trente voyages par jour avec 100 kg par brouettes sur une distance de 200 mètres correspondant à la longueur du percement au jour de la mine. A la même époque, on sort 180 brouettes par jour par la galerie de Cap Nègre. La brouette sera supprimé au profit du « chien de mine ». Le « chien de mine » ou « chien cloud » était un petit wagonnet d’une contenance d’environ 200 kg, à roues, circulant sur deux rails en bois. Gilbert Crepel, dans son ouvrage « le haut pays minier », indique que ce procédé de transport était connu depuis au XVe siècle et que son nom provient du fait que le frottement des roues en acier sur les rails en bois, humide et couvert de poussière, faisait un bruit semblable aux aboiement d’un chien.
Le charbon est par la suite acheminé par mulets jusqu’aux villes et villages. Les voies de communication manquent. A cette époque les mines d’Alzou n’ont pour seul débouché que la verrerie située sur la commune de St Martin (Bousquet d’Orb). Les jours de grosses pluies ne permettent pas le travail dans la mine d’Alzou car l’acheminement est rendu impossible à cause de la dégradation des chemins et des ruisseaux difficile voir impossible à traverser.
En raison de son isolement, l’exploitation des mines d’Alzou cessa en 1815. Les massifs de houille connus sont épuisés et l’exploitation des mines de Cap Nègre, plus avantageusement offre plus de débouchés.
Sur la carte de l’IRSP, les mines repérées A, B et C correspondent aux mines d’Alzou : mine basse, mine haute et mine du Rec. Il n’a pas été possible de distinguer les unes des autres. Le percement Eugène ouvert après 1860 à l’altitude de 409 m est aujourd’hui impossible à localiser. Ne pas confondre le percement Eugène (secteur d’Alzou) avec la mine Eugène N°2 du Devois de Graissessac.
Dans l’ouvrage de Gilbert Crepel « Le haut pays minier », l’auteur décrit uniquement 2 mines sur Alzou, la mine haute et la mine basse dite du Rec d’Alzou.
Dans son ouvrage de 1838 (Etude du bassin houiller de Graissessac), Napoléon Garella fait une description technique des 3 mines d’Alzou (Mine Basse, Mine Haute et Mine Rec) ainsi que des anciennes mines de Cap Nègre:
« La mine Haute et la mine basse semblent avoir été ouvertes sur la même veine. La différence de niveau entre les 2 mines et de 60 mètres. La mine basse est, d’environ 70 mètres plus élevés que les maisons les plus hautes du hameau d’Alzou. Le percement de la mine basse du être très probablement parallèle à celui de la mine haute. La mine du Rec d’Alzou, la plus basse de toutes est divisées en 2 portions. Les travaux ne se sont étendus qu’à 130 mètres de l’ouverture« .
Les mines d’Alzou seront réouvertes en 1895 puis exploitées jusqu’au début du XXe siècle. Certaines anciennes mines d’Alzou ont servi de cache pour des résistants en juin 1944.
Un entrée de galerie murée puis grillagée (photo prise en 2023). Entrée possible d’une des 3 anciennes mines souterraines d’Alzou ?
Le terril d’Alzou
Le rapport Géodéris de 2015, signale que le terril d’Alzou (déblais de mine de type schistes très charbonneux) situé en fond de vallon sur des pentes tout au plus modérées est en pied à proximité immédiate du ruisseau d’Alzou est un terril à caractère de combustibilité potentielle.
Mines souterraines de Cap Nègre
Camp Nègre est une déformation assez récente du nom de Cap Nègre (tête noire). Ainsi appelé car en haut de cette montagne, les couches de charbon, presque verticales, affleuraient le sol dans les châtaigneraies (Bulletin 09-1986 S.A.H.H.C.H.). L’exploitation par affleurements commence autour de 1345.
En 1792, 60 000 quintaux de charbon sont extraits des 3 mines de La Padène, Cazarides et Cap Nègre.
En 1800, réouverture de la mine ancienne de Cap nègre (altitude 520 m). Début 1801, les citoyens Belugon et Salas avaient obtenu une autorisation provisoire d’exploitation sur le revers de la montagne de Cap Nègre, au nord de la crête et au sud du ruisseau. Cette exploitation comportait 3 extractions par tranchée ouverte de faible importance et 2 galeries. L’une avait été tracée sur une longueur de 66 m et avait rencontré une couche de charbon de 1,5 m d’épaisseur, l’autre de 86 m avec une section de 1,5 m de largeur et 1,75m de hauteur.
La mine de Cap Nègre fut abandonnée en 1829 après le déhouillement complet du Grand-Pas. En 1830 ont ouvrit une nouvelle mine dite de la Goutine (ou Gastine) à 80 mètres environ au dessous de la précédente. La mine de la Gatine fut bientôt abandonnée de même que la mine Isabelle ouverte en 1813 sur le revers du ruisseau d’Alzou.
En 1850 les mines du Cap Nègre, les seules exploitées d’une manière suivie, sont situées à une grande hauteur sur le revers de la montagne du même nom.
L’exploitation industrielle de la mine du Cap Nègre (altitude 413 m) reprend en 1870. 1877, Cap Nègre, voit l’Installation d’un lavoir sur le terrier de la mine d’Orb.
Dans les rapports et délibérations du conseil général de l’Hérault du 01 aout 1900, on peu lire que dans la mine du Cap-Nègre ont a continué les reconnaissances en direction des couches N°1, Félicie et Zélia. Ces couches se sont montrées fréquemment dérangées.
Le grands courants de transport du charbon
La carte IRSP présente les grands courants de transport du charbon. La galerie d’Orb de 1 750 m de long ou le grand travers banc de Camplong (dit aussi travers banc 250) de 6,5 km, ne sont pas des galeries uniques creusées comme des tunnels à travers les couches du terrain, mais l’utilisation bout à bout de plusieurs galeries distinctes résultant des creusements successifs de la mine.
La carte IGN de 1952 (avec les tracés IRSP) indique des liaisons ferroviaires entre les différentes mines, sans en préciser la nature, dont certaines avec des plans inclinés.
En pointillés jaunes: En 1874 la grande galerie de l’Orb est percée, des deux côtés, dans le charbon. Ainsi, la montagne du cap Nègre pourra être reliée aux mines du Bousquet, et au centre de production.
En tirets bleus : Le viaduc entre Cap Nègre (CN) et Alzou (A). Rive droite: l’itinéraire de la voie indiquée sur la carte d’Etat-Major entre Cap Nègre (CN) et Verrière (V), prolongée jusqu’à Coustière (C1). Rive gauche: Le plan incliné (Despous ?) et la passerelle entre Leenhardt (L) et Verrière (V)
Les cercles oranges : indiquent l’emplacement des mines. On localise celles de Cap Nègre, Alzou, Leenhardt et Verrière.
Les cercles bleus : Coustière avec la mine d’extraction et un puits d’aérage de la mine Verrière.
Le cercle rouge : situé au confluent des ruisseaux de Rigaussel et de Coustière, correspond à la galerie de Coustière qui sert d’exhaure pour la mine de Verrière.
La galerie d’Orb
En 1843, Napoléon GARELLA évoquait la possibilité de créer une liaison entre les mines d’Alzou et le percement Bermont (Bousquet d’Orb), séparés d’environ 2 200 mètres en ligne droite. A cette époque, 700 mètres avaient été percés du côté du Bousquet, et 500 mètres du côté d’Alzou. Redémarrer l’exploitation du vallon était conditionné par la traversé du Mont Sénégra, ce qui fut fait dans les années 1870.
Dans le secteur de la concession du Bousquet d’Orb, le premier chemin de fer extérieur apparaît en 1849. La liaison « d’Orb » fut mise en service vers 1873. En 1875, « La Compagnie compte installer un roulage mécanique dans la galerie d’Orb».
Cette liaison dû être utilisée jusqu’en 1932, année où les mines du secteur nord, Campredon et Orb, fermèrent.
Cette liaison relie les mines d’Alzou au carreau du Bousquet d’Orb.
La galerie Castagnou
La galerie de roulage de l’Orb est indiqué en pointillés jaunes. Le travers-banc de Castagnou est indiqué en pointillés bleus. A partir de 1925, le travers-banc de Castagnou, rejoignait les galeries de l’Orb par la Mine Balayé.
Le plan, difficilement lisible, semble indiquer un prolongement du travers-banc de Castagnou sous le vallon de Rigaussels et une liaison possible (trace effacée), entre le travers-banc de Castagnou et la mine Leenhardt.
Le viaduc d’Alzou
Pour évacuer la houille des mines de la rive droite du ruisseau de Rigaussel (Cap Nègre, Coustière), les exploitants font construire (fin du XIXe ?) un viaduc dit « Viaduc d’Alzou ». Bâti en maçonnerie de 6 ou 7 arches plein cintre, long d’environ 118 mètres, haut d’environ 15 mètres, sa largeur est estimée à 2,5 m. Il enjambe le ruisseau de Rigaussel, et permet de transférer la houille vers le Bousquet d’Orb en passant sous le mont Sénégra via le percement d’Alzou et la galerie d’Orb. Toutes les mines étant reliées au réseau de roulage de la concession du Ruffas.
Deux vues du viaduc peu avant sa destruction. Sur la photo de gauche on distingue le cèdre d’Alzou au dessus du carreau d’Azou.
Après reconversion de l’exploitation souterraine en extraction par découverte à l’air libre, les sorties des galeries ont été volontairement effondrées, le viaduc détruit (fin des années 90) et tout le secteur a été profondément modifié et rendu totalement méconnaissable, si bien qu’il est aujourd’hui difficile de situer l’emplacement exact de cet ouvrage d’art.
Les mines « découvertes » de Cap Nègre et d’Alzou
Le bassin de Graissessac fut divisé en cinq quartiers correspondant chacun à un massif montagneux. Ces secteurs furent nommés d’Ouest en Est : Les Salles (non exploité mais reconnu), Rive Droite, Rive Gauche, Cap Nègre et L’Orb.
A partir de 1956, l’exploitation souterraine décline et passe à ciel ouvert. Le principe de la mine appelée “la découverte” repose sur la réalisation de fosses ou à flan de colline en gradins. Le travail de mineur change totalement, la mécanique supplée les hommes, la montagne est « saignée » par les pelles mécaniques et des engins puissants poursuivent l’abattage, et l’arrachage du charbon.
Sur l’ensemble du bassin, on distingue 7 secteurs de fosses, pour un total de 29 fosses dont 7 fosses sur Cap Négre et 2 fosses sur les secteurs d’Alzou (dernière zone en exploitation).
En 1993, la dernière “découverte” du bassin houiller de Graissessac située à Alzou cesse son activité. La fosse créée par cette « découverte » a laissé un front rocheux d’une hauteur de 70 mètres.
Le Grand Travers-Banc de Camplong (GTB ou TB 250) et la « Taupe »
En 1953, alors que la plupart des galeries sont progressivement abandonnées, un dernier itinéraire de transport du charbon est mis en service à partir de tronçons de galeries préexistants. Appelé Grand Travers Banc (GTB) ou travers banc 250 en raison de son altitude moyenne, cet itinéraire de 6,5 km de long permettait de transporter le charbon du Puits Durand jusqu’au carreau Debay.
Le charbon extrait des “découvertes” de Cap Nègre et d’Alzou rejoint Camplong, en camion, par les pistes de montagne, puis est déversé dans le puits Durand. Lequel, équipé d’une trémie souterraine géante et d’un toboggan hélicoïdal charge automatiquement le charbon sur un train de berlines à traction électrique. La motrice électrique, surnommé « la taupe », roulant sur voie métrique, faisait la navette dans le Travers-banc avec un convoi de 100 m de long formé de 15 wagons contenant chacun 6 m3 de charbon qui évacuait le charbon jusqu’au lavoir du carreau Debay du Bousquet d’Orb. La motrice effectuait 14 voyages par jour.
A la fin de l’exploitation de « la découverte », le GTB est en partie remblayé par du sable pour éviter son effondrement car il passe sous des zones habitées. A sa sortie sur le carreau Debay (Bousquet d’Orb) il a été équipé d’un drain d’écoulement qui sert d’exhaure avec un canal de fuite en béton. Ce dispositif évite que toutes les anciennes galeries du Mont Sénégra se remplissent d’eau avec des conséquences qui pourraient être désastreuses.
Photos extraites du live de Jean Tuffou « Veines d’Orb » (2014 Association PARATGECOM): Photos prises en décembre 1955. A gauche: Jean Rivière aux commande de la motrice. A droite : la motrice et ses conducteurs, Jean Rivière et Maurice Pons.
Selon un post trouvé sur la page Facebook des Houillères du Bassin Centre et Midi, la « Taupe » du Travers-Banc 250 qui convoyait du puits Durand au carreau du Debay, une MFD 92, serait exposée dans le musée à ciel ouvert de la mine de Cagnac-les-mines dans le Tarn. Un autre post Facebook confire et précise: locomotive Alsthom, à voie métrique MFD 92, N° 912 de 16 tonnes, avec un effort de traction de 1990 kg, sous une tension de 500 v en provenance du Bousquet d’Orb.
Les travaux de réaménagement de Cap Nègre et d’Alzou
Après l’arrêt de l’exploitation, les « découvertes » ont fait l’objet de très conséquents travaux de réaménagement, notamment en termes de terrassements, tant du point de vue de la stabilisation des talus, dans la gestion des eaux que dans l’aspect paysager. A la fermeture des mines, les excavations ont été comblées, le paysage remodelé, les terres de couverture remises en places, les herbacées semées et les arbres plantés. A ce jour le site à repris une allure naturelle, même si on devine à certains endroit les marques du passage des engins.
Lors du démantèlement des dernières installations de la mine de Cap Nègre, la clairière d’Alzou servait de base pour les bureaux et les engins. A la fin de l’exploitation, le Mont Sénégra était devenu un immense gruyère percé de toutes parts, un véritable labyrinthe de plusieurs kilomètres de développement dont toutes les issues ont été condamnées par sécurité car il y avait danger à s’y aventurer.
ATTENTION … il est très dangereux d’essayer de s’aventurer dans les anciennes galeries de mine du secteur. Dans un rapport manuscrit (disponible dans les Archives Départementales de l’Hérault) il est fait mention d’un accident survenu à un homme qui s’était abrité à l’entrée d’une galerie (galerie qui n’était pas encore obstruée par des murs de béton).
Il existe cependant plusieurs vestiges à l’extérieur des galeries, relativement accessibles, à découvrir en surface près des mines Leenhardt et Verrière. Mais la prudence reste de mise.
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