La mine Leenhardt

Cette mine à pris son nom de Charles Leenhardt, membre du conseil d’administration de la Cie des 4 Mines. La mine a été ouverte en 1882 (altitude proche de celle de Verrière, environ 323 m).

Dans un rapport de 1894, la mine Leenhardt, dans laquelle on a jamais constaté de grisou, est toutefois classée grisouteuse. En 1899, la mine Leenhardt était équipée d’un système d’aérage naturel et d’un système d’aérage par ventilateurs (qui évitaient l’accumulation de grisou).

Dans les rapports et délibération du Conseil Général de l’Héraut il est noté que des reconnaissances ont été faites dans les couches 4 et 5 et qu’elles ont été trouvées exploitables. La mine Leenhardt sera fermée vers 1931.

On devine l'entrée de la galerie de la mine Leenardt. On devine l'arche en pierre qui entourait l'ouverture. L'entrée à été murée. On voit des branche juste devant cette entrée et l'ombre de la personne qui à pris la photo
L’entrée de la mine Leenhardt (partiellement recouverte par un arbre couché),
photo 2023
musée graissessac4a
Abatage du charbon, une taille. Photo disponible au musée « Graissessac Autrefois », plateau Ste Barbe, Graissessac. Le lieu où a été prise cette photo n’est pas indiqué
Sur la droite un chemin de terre noir, étroit entouré de végétation. Sur la gauche un mur de soutènement de 3-4 mètres de haut avec des petite ouvertes (aération ?). Le mur est partiellement recouvert de végétation
Le mur de soutènement de la plateforme de la mine
capture d’écran 2024 07 10 214546
Entrée de la mine Leenhardt, photo prise au début des années 1990 (photo extraite du livre « Veines d’orb » de Jean Tuffou).
capture d’écran 2024 07 10 214850
Photo prise en 2018

Les toisés et les relevés à la boussole suspendue de la mine Leenhardt

Les Archives Départementales de l’Hérault disposent d’un ensemble de carnets datant de la fin du XIXème aux années 20 et 30 et qui témoignent du travail de creusement et de l’évolution de la mine. Ces carnets sont disponibles en salle de lecture sur le site des Archives de Pierrevives.

Les toisés sont des petits carnets qui permettaient de faire le récapitulatifs du travail individuel des mineurs par quinzaine. Ils sont disponibles en salle de lecture des archives de Pierrevives et sont, pour certains parfois recouverts d’une fine pellicule de charbon.

capture d’écran 2024 11 12 213744
Toisés de la mine Leenhardt de la 2ème quinzaine de juillet 1923 à la 2ème quinzaine d’octobre 1924
capture d’écran 2024 11 12 213646
Extrait du relevé pour la 2ème quinzaine de janvier 1929
capture d’écran 2024 11 12 213349
Toisés de la mine Leenhardt de la 1ère quinzaine de juin 1895 à la 2ème quinzaine de janvier 1896

Les levés à la boussoles suspendues sont effectuées avec un type de boussole disposant d’un dispositif à la Cardan, suspendue à des cordeaux, pour le lever de galeries étroites.  Les mineurs voient donc régulièrement le géomètre avec ses instruments, prenant des mesures des nouveaux travaux, marquant pour eux la direction à faire prendre à la galerie d’avancement ou à la galerie au rocher pour retrouver la couche de charbon. « Il nous fait des marques au toit sur les boisages et nous n’avons plus qu’à suivre cette direction…Et toutes les quinzaines, il passe pour évaluer le tonnage à abattre.» Extrait du site du musée de la mine de Ronchamp. Voir sur le site les expliucation du travail des géomètre dans les mines.

capture d’écran 2024 11 12 213926
Levés à la boussoles suspendue d’octobre 1916 ai 19 juin 1917 de la mine Lennhardt
capture d’écran 2024 11 12 214024
levé du 30 aout 1895
capture d’écran 2024 11 12 214150
Relevé extrait d’un carnet de levés à la boussole suspendue matérialisant l’entrée du percement Eugène à proximité des entrées des mines Verrière et Leenhardt

Le carreau de la mine Leenhardt

Sur le carreau de la mine Leenhnardt existaient plusieurs bâtiments. Seules les ruines du bâtiment de l’écurie sont encore visibles.

Dans une foret assez dense, le côté d'un bâtiment en pierre (l'ancienne écurie). Sur la droite une ancienne porte à été murée. On devine qu'il n'y a plus de toit.
Vue sur l'intérieur de l'ancienne écurie. Un mur avec quelques trous. En bas un contre mur avec des pièces d'acier scellées dans le mur (pour attacher les chevaux ?). Au sol des feuilles, des pierres, des branches
Dans une foret assez dense, le côté d'un bâtiment en pierre (l'ancienne écurie). On voit l'ouverture d'une ancienne porte et d'une petite fenêtre sur la gauche. Des arbres ont poussé tout proche des murs du bâtiment

Des oiseaux dans les mines

Pour faire face au danger de certains gaz mortels présents dans les galeries et puits lors de l’extraction de la houille, les mineurs utilisaient différents système de détection dont des oiseaux en cage.

Les trois gaz les plus fréquemment rencontrés dans les mines de charbon sont le grisou (gaz de charbon à forte teneur en méthane), le gaz carbonique et l’oxyde de carbone (monoxyde de carbone). Ces gaz sont invisibles mais surtout inodores, donc normalement impossibles à détecter par un nez humain. Dans son ouvrage « Veines d’Orb », jean Tuffou écrit: « le grisou, disent les mineurs, sent le tas de vieilles pommes dans un grenier ».

D’autres gaz peuvent se trouver dans une mine mais très rarement et lors de circonstances exceptionnelles, par exemple l’hydrogène sulfuré (H2S) ou le dioxyde de soufre (SO2) qui sont facilement repérés par leur odeur nauséabonde.

Les oiseaux (Canaris, Pigeon …) ont été utilisés dans les mines du secteur d’Alzou (témoignage d’un petit-enfant de mineur ayant travaillé dans les mines du secteur d’Alzou) pour détecter le monoxyde de carbone. Ils n’ont pas été utilisés pour détecter le grisou ni le gaz carbonique. Ces oiseaux, à cause de leur respiration élevée et de leur métabolisme, sont extrêmement sensibles aux émanations de gaz. Voilà pourquoi les mineurs en ont fait leurs anges-gardiens. Ils descendaient dans la mine avec une petite cage dans laquelle se trouvait un oiseau. Dès que celui-ci commençait à s’agiter, arrêtait de siffler, voire s’évanouissait, c’était le système d’alarme, il fallait vite sortir ou remonter à la surface.

Accidents dans les galeries de la mine Leenhardt

la dépèche 04ndec1920
La dépêche 04 décembre 1920
indépendant de lodève 07fev1909
L’indépendant de Lodève 07 février 1909

Le plan incliné (Despous ?)

L’existence d’au moins un plan incliné est confirmée par l’ouvrage TECTONIQUE DES BASSINS HOUILLERS DE LA BORDURE ORIENTALE DU MASSIF CENTRAL. En 1898, le réseau reliait Alzou à la mine Leenhardt via une forte pente et un funiculaire de surface. Il était situé sur la rive gauche du ruisseau de Rigaussel et descendait d’Alzou vers le carreau et la mine Leenhardt.

Vue aérienne en noir et blanc pâlie. Deux indication en rouge indiquent le carreau et le terril, 2 autres en jaune indiquent le viaduc et le plan incliné, une en noir indique la carreau d'Alzou et 2 dernières en blanc indiquent les mines

Sur la vue aérienne de 1963, le terril et le plan incliné sont clairement visibles, ainsi que le viaduc, à gauche. Le carreau d’Alzou était situé à proximité de ce dernier, à la sortie de la galerie d’Orb

Photo extraite du livre « Veines d’Orb » de Jean Tuffou. La légende indique : « Visite du carreau de la mine Vernière, au pied du plan Despous, Frangouille ». Compte tenu de la présence sur la photo, en arrière plan des lignes du funiculaire et au delà de la faute d’orthographe (il est écrit Vernière au lieu de Verrière), il est fort probable que la photo à été prise à proximité de l’entrée de la mine Leenhardt et non du côté de la mine Verrière.

personnes et funiculaire

En parcourant la montagne au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt il est possible de deviner par endroits le passage du funiculaire et des plateformes encore visibles aujourd’hui à certains endroits. Un pont en pierre, faisant très probablement partie du parcours du funiculaire, est visible à une centaine de mètre au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt. Photos décembre 2023.

vue sur un ancien pont en pierre au milieu de la forêt. Sous le pont une arche permettant le passage d'un cours d'eau
pont funiculaire
pont funiculaire2
rail funiculaire 2023
rail et pont funiculaire 2023
rail funiculaire

Les wagonnets de Leenhardt ou du plan incliné ?

Courant 2024, nous avons la chance de retrouver dans les pentes de la montagne, à 250 m au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt, et à quelques mètres en dessous de l’axe du plan incliné, les restes de 2 wagonnets. Ont-ils été utilisés dans les galeries ou sur le plan incliné (ou les deux) ? Nous avons retrouver des morceaux et une traverse en bois (presque complète) qui, visiblement, permettaient de relier les 2 essieux. Cette traverse retrouvée nous donne une idée de l’assemblage et surtout de la période de fabrication, probablement fin du XIXe.

612cd64e b001 4936 85c9 0311e1edd2ce
Découverte du système de roulage d’un des 2 wagonnets
c8975f90 9a97 41b8 a1e7 b1d5385015b7
Les 2 systèmes de roulage reconstitués avec une traverse en bois
capture d’écran 2024 08 19 232216
Les 2 wagonnets à droite sur la carte postale (1906) d’une entrée de mine de Graissessac ressemblent en tous points aux restes retrouvés

La machine à vapeur d’Alzou

Dans son ouvrage « Le haut pays minier », Gilbert Crepel indique que les chaudières qui produisant de la vapeur étaient toutes installées à l’extérieur. Elles pouvaient alimenter les machines des puits d’extraction, les lavoirs, notamment pour les tables de criblage à secousses, certain treuil, comme celui installé au sommet du plan incliné Despous en 1892, au Bousquet d’Orb (NDLR, probablement de la concession du Bousquet d’Orb), les ventilateurs d’aérage situé à l’entrée des bouches des mines, ainsi que les machineries des compresseurs d’air.

A quelques mètres de la trajectoire du funiculaire qui reliait Alzou à la mine de Leenhardt, gît la carcasse d’une chaudière ou machine à production de vapeur. Vu son emplacement actuel, proche de l’axe du plan incliné Despous, proche d’une plateforme ou se trouve des anciens tuyaux, il est possible d’imaginer que cette chaudière était celle qui faisait fonctionner le treuil du plan incliné Despous.

Une vieille chaudière rouillée, en partie ensevelie dans la terre et couché sur le côté. Deux parties surélevées dépassent du corps de la chaudière
Une vieille chaudière rouillée, en partie ensevelie dans la terre et couché sur le côté.
Une vieille chaudière rouillée, en partie ensevelie dans la terre et couché sur le côté. Deux parties surélevées dépassent du corps de la chaudière

Les restes de cette machine sont tout proches d’une plateforme sur laquelle se trouvent des restes de tuyaux métalliques.

Un vieux tuyau rouillé d'environ 3 mètre posé sur le sol d'une foret au milieu de branche d'arbre au feuilles vertes
Deux vieux tuyaux rouillés d'environ 1 mètre posé sur le sol d'une foret au milieu des feuilles et branches près d'un tronc d'arbre
Un vieux tuyau rouillé d'environ 1 mètre posé sur le sol d'une foret au milieu des feuilles et branches près d'un tronc d'arbre