Cette mine à pris son nom de Charles Leenhardt, membre du conseil d’administration de la Cie des 4 Mines. La mine a été ouverte en 1882 (altitude proche de celle de Verrière, environ 323 m).
Dans un rapport de 1894, la mine Leenhardt, dans laquelle on a jamais constaté de grisou, est toutefois classée grisouteuse. En 1899, la mine Leenhardt était équipée d’un système d’aérage naturel et d’un système d’aérage par ventilateurs (qui évitaient l’accumulation de grisou).
Dans les rapports et délibération du Conseil Général de l’Héraut il est noté que des reconnaissances ont été faites dans les couches 4 et 5 et qu’elles ont été trouvées exploitables. La mine Leenhardt sera fermée vers 1931.
Les toisés et les relevés à la boussole suspendue de la mine Leenhardt
Les Archives Départementales de l’Hérault disposent d’un ensemble de carnets datant de la fin du XIXème aux années 20 et 30 et qui témoignent du travail de creusement et de l’évolution de la mine. Ces carnets sont disponibles en salle de lecture sur le site des Archives de Pierrevives.
Les toisés sont des petits carnets qui permettaient de faire le récapitulatifs du travail individuel des mineurs par quinzaine. Ils sont disponibles en salle de lecture des archives de Pierrevives et sont, pour certains parfois recouverts d’une fine pellicule de charbon.
Les levés à la boussoles suspendues sont effectuées avec un type de boussole disposant d’un dispositif à la Cardan, suspendue à des cordeaux, pour le lever de galeries étroites. Les mineurs voient donc régulièrement le géomètre avec ses instruments, prenant des mesures des nouveaux travaux, marquant pour eux la direction à faire prendre à la galerie d’avancement ou à la galerie au rocher pour retrouver la couche de charbon. « Il nous fait des marques au toit sur les boisages et nous n’avons plus qu’à suivre cette direction…Et toutes les quinzaines, il passe pour évaluer le tonnage à abattre.» Extrait du site du musée de la mine de Ronchamp. Voir sur le site les expliucation du travail des géomètre dans les mines.
Le carreau de la mine Leenhardt
Sur le carreau de la mine Leenhnardt existaient plusieurs bâtiments. Seules les ruines du bâtiment de l’écurie sont encore visibles.
Des oiseaux dans les mines
Pour faire face au danger de certains gaz mortels présents dans les galeries et puits lors de l’extraction de la houille, les mineurs utilisaient différents système de détection dont des oiseaux en cage.
Les trois gaz les plus fréquemment rencontrés dans les mines de charbon sont le grisou (gaz de charbon à forte teneur en méthane), le gaz carbonique et l’oxyde de carbone (monoxyde de carbone). Ces gaz sont invisibles mais surtout inodores, donc normalement impossibles à détecter par un nez humain. Dans son ouvrage « Veines d’Orb », jean Tuffou écrit: « le grisou, disent les mineurs, sent le tas de vieilles pommes dans un grenier ».
D’autres gaz peuvent se trouver dans une mine mais très rarement et lors de circonstances exceptionnelles, par exemple l’hydrogène sulfuré (H2S) ou le dioxyde de soufre (SO2) qui sont facilement repérés par leur odeur nauséabonde.
Les oiseaux (Canaris, Pigeon …) ont été utilisés dans les mines du secteur d’Alzou (témoignage d’un petit-enfant de mineur ayant travaillé dans les mines du secteur d’Alzou) pour détecter le monoxyde de carbone. Ils n’ont pas été utilisés pour détecter le grisou ni le gaz carbonique. Ces oiseaux, à cause de leur respiration élevée et de leur métabolisme, sont extrêmement sensibles aux émanations de gaz. Voilà pourquoi les mineurs en ont fait leurs anges-gardiens. Ils descendaient dans la mine avec une petite cage dans laquelle se trouvait un oiseau. Dès que celui-ci commençait à s’agiter, arrêtait de siffler, voire s’évanouissait, c’était le système d’alarme, il fallait vite sortir ou remonter à la surface.
Accidents dans les galeries de la mine Leenhardt
Le plan incliné (Despous ?)
L’existence d’au moins un plan incliné est confirmée par l’ouvrage TECTONIQUE DES BASSINS HOUILLERS DE LA BORDURE ORIENTALE DU MASSIF CENTRAL. En 1898, le réseau reliait Alzou à la mine Leenhardt via une forte pente et un funiculaire de surface. Il était situé sur la rive gauche du ruisseau de Rigaussel et descendait d’Alzou vers le carreau et la mine Leenhardt.
Sur la vue aérienne de 1963, le terril et le plan incliné sont clairement visibles, ainsi que le viaduc, à gauche. Le carreau d’Alzou était situé à proximité de ce dernier, à la sortie de la galerie d’Orb
Photo extraite du livre « Veines d’Orb » de Jean Tuffou. La légende indique : « Visite du carreau de la mine Vernière, au pied du plan Despous, Frangouille ». Compte tenu de la présence sur la photo, en arrière plan des lignes du funiculaire et au delà de la faute d’orthographe (il est écrit Vernière au lieu de Verrière), il est fort probable que la photo à été prise à proximité de l’entrée de la mine Leenhardt et non du côté de la mine Verrière.
En parcourant la montagne au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt il est possible de deviner par endroits le passage du funiculaire et des plateformes encore visibles aujourd’hui à certains endroits. Un pont en pierre, faisant très probablement partie du parcours du funiculaire, est visible à une centaine de mètre au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt. Photos décembre 2023.
Les wagonnets de Leenhardt ou du plan incliné ?
Courant 2024, nous avons la chance de retrouver dans les pentes de la montagne, à 250 m au dessus de l’entrée de la mine Leenhardt, et à quelques mètres en dessous de l’axe du plan incliné, les restes de 2 wagonnets. Ont-ils été utilisés dans les galeries ou sur le plan incliné (ou les deux) ? Nous avons retrouver des morceaux et une traverse en bois (presque complète) qui, visiblement, permettaient de relier les 2 essieux. Cette traverse retrouvée nous donne une idée de l’assemblage et surtout de la période de fabrication, probablement fin du XIXe.
La machine à vapeur d’Alzou
Dans son ouvrage « Le haut pays minier », Gilbert Crepel indique que les chaudières qui produisant de la vapeur étaient toutes installées à l’extérieur. Elles pouvaient alimenter les machines des puits d’extraction, les lavoirs, notamment pour les tables de criblage à secousses, certain treuil, comme celui installé au sommet du plan incliné Despous en 1892, au Bousquet d’Orb (NDLR, probablement de la concession du Bousquet d’Orb), les ventilateurs d’aérage situé à l’entrée des bouches des mines, ainsi que les machineries des compresseurs d’air.
A quelques mètres de la trajectoire du funiculaire qui reliait Alzou à la mine de Leenhardt, gît la carcasse d’une chaudière ou machine à production de vapeur. Vu son emplacement actuel, proche de l’axe du plan incliné Despous, proche d’une plateforme ou se trouve des anciens tuyaux, il est possible d’imaginer que cette chaudière était celle qui faisait fonctionner le treuil du plan incliné Despous.
Les restes de cette machine sont tout proches d’une plateforme sur laquelle se trouvent des restes de tuyaux métalliques.
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