L’extraction dans le bassin minier de Graissessac au Bousquet d’Orb commence au Moyen-âge, par des exploitations artisanales à ciel ouvert. Les premiers sites exploités par affleurements et répertoriés sur le bassin seront ceux d’Alzou (1302) et de Cap Nègre (1345).

Panneau visible dans le musée « Graissessac autrefois » (plateau Ste Barbe, Graissessac) animé par l’Association « Des Pierres et du Charbon »
Mines souterraines du Cap Nègre
Camp Nègre est une déformation assez récente du nom de Cap Nègre (tête noire). Ainsi appelé car en haut de cette montagne, les couches de charbon, presque verticales, affleuraient le sol dans les châtaigneraies (Bulletin 09-1986 S.A.H.H.C.H.). L’exploitation par affleurements commence autour de 1345.
La concession de Boussagues avait pour limite le ruisseau de Rigaussel et l’Orb. Les sites de la rive droite du ruisseau comme celles du Cap Nègre faisait donc parties de la concession de Boussagues.
En 1792, 60 000 quintaux de charbon sont extraits des 3 mines de La Padène, Cazarides et Cap Nègre.
En 1800, réouverture de la mine ancienne du Cap nègre (altitude 520 m). Début 1801, les citoyens Belugon et Salas avaient obtenu une autorisation provisoire d’exploitation sur le revers de la montagne de Cap Nègre, au nord de la crête et au sud du ruisseau. Cette exploitation comportait 3 extractions par tranchée ouverte de faible importance et 2 galeries. L’une avait été tracée sur une longueur de 66 m et avait rencontré une couche de charbon de 1,5 m d’épaisseur, l’autre de 86 m avec une section de 1,5 m de largeur et 1,75m de hauteur.
La mine du Cap Nègre fut abandonnée en 1829 après le déhouillement complet du Grand-Pas.
L’exploitation industrielle de la mine du Cap Nègre (altitude 413 m) reprend en 1870 sur la rive gauche du ruisseau de l’Espaze (Camplong) et sur la rive droite du ruisseau de Rigaussel (Alzou). En 1877, Cap Nègre, voit l’Installation d’un lavoir sur le terrier de la mine d’Orb.

Le journal « Le patriote Albigeois » du 20 Juin 1895, relate un accident mortel survenu dans la mine de Cap Nègre
Dans l’extrait du rapport et délibération du conseil général de janvier 1898 (disponible sur le site de la BNF Gallica), les ingénieurs décrivent les découvertes qu’ils ont faites sur la formation des différentes couches de charbon autour de Cap Nègre et de Verrière



Le compte rendu du rapport et délibération du conseil général de l’Hérault du 01 janvier 1898 (disponible sur le site de la BNF Gallica), mentionne les travaux d’installation d’une voie ferré à la mine Cap Nègre
Extrait du rapport des ingénieurs des mines au conseil général de janvier 1900 (disponible sur le site de la BNF Gallica). En 1899, les couches Félicie et Zélia de la mine Verrière sont accessible depuis les mines de Cap Nègre. Le dérangement signalé dans ce passage peut faire allusion aux feux qui se sont régulièrement déclenchés dans la mine Verrière.


Liste de galeries exploités dans les mines du Cap Nègre
Cette liste de noms de percements, de plans, de couches exploités dans les différentes galeries des mines du Cap Nègre est non exhaustives, elle est le résultat des recherches faites à l’aide des carnets disponibles aux Archives Départementales de L’Hérault datant en 1884:
Percements: Paul … Couches N°2, Félicie, Zélia … Plans: Lazard, Boudet, Corneilhe, Durails, Théodore, Struzel, Balcot, Michel, Jean, Guillot, Antoine…
Les toisés et les coupes de couche de la mine du Cap Nègre
Les Archives Départementales de l’Hérault conservent une série de toisés de la mine du Cap Nègre de 1925. Ces toisés permettaient aux superviseurs de noter pour les mineurs, le plan ou la couche de charbon dans laquelle ils travaillaient et le salaire de la quinzaine qui leurs était dus.


Extrait d’un carnet des coupes de couche de la mine du Cap Nègre. Couche : dépôt de charbon en banc très net, d’épaisseur variable, et le plus souvent pentu.

Les mines « découvertes »
A partir de 1956, l’exploitation souterraine décline et commence l’exploitation à ciel ouvert. Le principe de la mine appelée “découverte” repose sur la réalisation de fosses ou à flan de colline en gradins. Le travail de mineur change totalement, la mécanique supplée les hommes, la montagne est « saignée » par les pelles mécaniques et des engins puissants poursuivent l’abattage, et l’arrachage du charbon.
Dans les années 60, le bassin de Graissessac fut divisé en cinq quartiers correspondant chacun à un massif montagneux. Ces secteurs furent nommés d’Ouest en Est : Les Salles (non exploité mais reconnu), Rive Droite, Rive Gauche, Cap Nègre et L’Orb.


Sur l’ensemble du bassin, on distingue un total de 29 fosses dont 9 fosses pour le faisceau d’Orb/Alzou: 7 fosses sur Cap Négre et 2 fosses sur Alzou (les fosses d’Alzou sont situées sur le versant Sud-Ouest du mont Sénégra) .
La mine découverte de Cap Nègre








Le charbon extrait de la découverte de Cap Nègre rejoint Camplong par des pistes de montagne, puis est déversé dans le puits Durand. Lequel, équipé d’une trémie souterraine géante et d’un toboggan hélicoïdal charge automatiquement le charbon sur un train de berlines à traction électrique. Le charbon est ensuite acheminé jusqu’au carreau Debay (Bousquet d’Orb) par le GTB 250. A la fin de l’exploitation la fosse de Cap Nègre a laissé un front rocheux d’une hauteur
Les travaux de réaménagement de Cap Nègre et d’Alzou
Après l’arrêt de l’exploitation, les « découvertes » ont fait l’objet de très conséquents travaux de réaménagement, notamment en termes de terrassements, tant du point de vue de la stabilisation des talus, dans la gestion des eaux que dans l’aspect paysager. A la fermeture des mines, les excavations ont été comblées, le paysage remodelé, les terres de couverture remises en places, les herbacées semées et les arbres plantés. A ce jour le site à repris une allure naturelle, même si on devine à certains endroit les marques du passage des engins.


Lors du démantèlement des dernières installations de la mine de Cap Nègre, la clairière d’Alzou servait de base pour les bureaux et les engins.


La tâche blanche a
pratiquement disparu grâce au reboisement artificiel et naturel
Ne pas essayer de pénétrer dans les anciennes mines

ATTENTION … il est toujours dangereux d’essayer de s’aventurer dans les anciennes galeries de mine du secteur. Dans un rapport manuscrit (disponible dans les Archives Départementales de l’Hérault) il est fait mention d’un accident survenu en avril1978 à un homme qui s’était abrité à l’entrée d’une galerie (galerie qui n’était pas encore obstruée par des murs de béton).
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